Je pars ce matin sous un ciel gris et un temps frais.
Un timide levé de soleil au-dessus de Ventosa
La température n'est que de 13 degrés...
C'est néanmoins un temps superbe pour la marche. J'arrive rapidement dans la petite ville de Najera.
J’aperçois des maisons troglodytes dans la falaise en face de moi.
Je suis en hauteur, je domine la plaine. Le chemin est très large lors de la descente vers cette plaine.
Les kilomètres défilent dans un paysage somptueux. Les champs arborent des couleurs variables en fonction de leur maturité. C'est un régal pour les yeux! Le chemin est composé par de très longues montés(2 voir 3 kms). Puis je me retrouve sur un plateau.
Au loin, la montagne est couverte d'une épaisse couche de nuage donnant l'impression qu'il va pleuvoir à tout instant mais pour le moment, pas une seule goutte.
Le chemin est large et ne présente aucune difficulté.
Je suis ravi de partager ces instants avec Christian, mon compagnon de route.
Depuis trois semaines, je marche relativement seul. Je ne fais que croiser les autres pèlerins qui n'ont pas du tout le même rythme que moi alors c'est agréable de pouvoir discuter en chemin.
Vers 14h00, après avoir bouclés 25kms(nous avons marché plus lentement que d'habitude) , nous arrivons à Cirueña, notre étape du jour.
Un sentiment étrange nous étreint. Tout est délabré dans cette petite commune qui semble désertée par la population.Je suppose que c'est le vieux Cirueña (90 hab.) avec ces vieilles maisons et le nouveau du nom Ciriñuela (47 hab.)avec son golf(rioja alta), de nombreux immeubles d'habitations terminés ou encore en constructions, mais personne.La crise économique est aussi passée par là. Le gîte est constitué de petites maisons délabrées et abandonnées.
D'un commun accord, nous décidons avec Christian, de prendre notre repas et de poursuivre jusqu'à Santo Domingo de la Calzada qui se trouve à 6kms.
Notre sandwich avalé, nous reprenons la route pour arriver, quelques temps plus tard, à Santo Domingo.
C'est une ville plus importante que notre précédente halte et bien plus accueillante.Santo Domingo de la Calzada, ou en basque Ozkabarte, est une commune située au nord de l’Espagne, chef-lieu de la comarque de « Rioja Alta », dans la Communauté autonome de La Rioja. Cette petite ville constitue l'un des joyaux du Camino francés, la partie espagnole du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. C'est là que Domingo García, connu sous le nom de Santo Domingo de la Calzada (Viloria de Rioja, province de Burgos, 1019 - † Santo Domingo de la Calzada, La Rioja, 12 mai 1109) entreprit de réaliser une chaussée (calzada) pour permettre aux pèlerins de traverser le terrain marécageux. Le village qui se créa sur les lieux fut ainsi baptisé en hommage au saint.
L'albergue casa del santo de 220 places est très belle et très bien aménagée.
La cour interne est superbe avec ces tables et bancs.
Après notre installation je me renseigne pour pouvoir aller chez le coiffeur. Après presque deux mois, j'en ai bien besoin!
L'hospitalier me traduit coiffeur en espagnol : peluquero. Mais je ne veux pas une perruque! Au contraire je veux faire tomber cette tignasse qui doit bien faire deux centimètres de long...
Bref, je me rends donc au centre-ville pour trouver ce fameux peluquero qui ne se cache pas si bien.
Après quelques coups de ciseaux et de rasoir je me sens comme un sou neuf.
Je retourne donc au gîte pour le repas du soir et me reposer après cette longue marche. En rentrant, juste derrière la cathédrale, il y a un grand rassemblement. Curieux je vais voir. C'est un mariage gitan. Je demande
si je peux photographier.J'ai l'accord. La musique est merveilleuse ainsi que les chants.Une fête fantastique.
Un des hospitaliers de l'albergue est Catalan Espagnol.Il parle bien le Français.Je lui expose mon problème pour télécharger et envoyer mes photos.Il a une idée géniale: il me rédige un petit texte en Espagnol. Je pourrai le présenter le moment voulu dans les gîtes à venir.
En me couchant je m'étais dit qu'il fallait que j'évite de faire de trop longues distances mais je ne me suis pas écouté...
J'espère ne pas le payer demain.