Une marche pour mettre à bout de souffle la mucoviscidose

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mercredi 17 juin 2015

Jour 66 Mansilla de las Mulas - León 20 kms

Le temps est toujours frais le matin mais le beau temps est présent. Pour ne pas changer je longe la route... Heureusement, elle n'est pas trop fréquentée.

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En m'approchant de León, la campagne laisse place aux zones urbanisées. Me voilà de retour à la civilisation... León est une ville moyenne d'environ 130000 habitants. C'est vraiment une belle ville, propre, où il est aisé de se déplacer.

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Le tracé du Camino me mène directement au pied de cette somptueuse cathédrale Santa Maria que les Leonnais appellent "Pulchra leonina".

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Je fais un saut au gîte simplement pour y déposer mes affaires.

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Nous avons prévus, ce soir, de partager le repas avec plusieurs pèlerins qui terminent leur périple ici, à León.

Aujourd'hui, en arrivant à León, j'ai cumulé un peu plus de 1200 kms de marche, soit les deux tiers de mon aventure jusqu'au Cap Fisterra!

mardi 16 juin 2015

Jour 65 Bercianos del Real Camino - Mansilla de las Mulas 27 kms

Enfin le soleil refait son apparition dès le matin. Il ne fait que 13 degrés mais le soleil est au beau fixe et me réchauffe rapidement.

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Le chemin longe toujours la route et est toujours aussi monotone, sans la moindre difficulté. La chaleur monte de plus en plus au fil de la journée. La seule difficulté est cette petite bande herbeuse au milieu du chemin...

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Mon chariot est constamment ballotté de gauche à droite. Je finis par marcher sur la route tellement je maudis cette bande d'herbe... Je ne pensais pas qu'une chose aussi insignifiante me forcerai à marcher sur le bitume...

Finalement j'avale les kilomètres sans même m'en rendre compte.

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lundi 15 juin 2015

Jour 64 Terradillos de los Templarios - Bercianos del Real Camino 24 kms

Après avoir rapidement avalé un café pour seul déjeuner, je me mets en route.

J'ai vraiment du mal à m'habituer à ça. Les espagnols se lèvent tard et le matin tout est fermé. Pas moyen de prendre un petit déjeuner conséquent...

Je pars dans le froid et sous un ciel gris. Tous les matins, la température de l'air est relativement fraîche. La Meseta est un haut plateau situé entre 800 et 900 mètres d'altitude et il n'y fait pas si chaud de bonne heure... Je marche donc d'un bon rythme pour me réchauffer.

Le ciel est incertain et menaçant. Tombera, tombera pas?

Le chemin longe une route reliant León à Burgos.

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Le paysage ne change pas mais je trouve la Meseta belle et silencieuse.

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Cette portion du Camino est une promenade de santé faite pour régaler les yeux et ne pas trop faire souffrir les jambes.

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J'arrive au gîte presque déçu de ne pas avoir eu une petite colline à gravir histoire d'avoir quelque chose à me mettre sous les chaussures...

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dimanche 14 juin 2015

Jour 63 Carrión de los Condes - Terradillos de los Templarios 27 kms

Ce matin, la pluie m'accompagne dès le départ mais cesse de tomber assez rapidement.

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Je suis toujours sur le plateau de la Meseta sur des chemins qui ressemblent à des boulevards...

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Les dénivelés sont inexistants et le paysage, inexorablement le même.

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Pourtant je ne me lasse pas. Peut-être les rencontres font-elles oublier ce sentiment de routine? Je n'en sais rien mais ce que je sais c'est que je finirai coûte que coûte ce périple. Je suis plus proche que jamais de Santiago, un de mes principaux objectifs, et j'y arriverai, je pense, dans les délais que je m'était fixé.



J'ai rencontré Aische, une autrichienne qui vit à Graz. Nous décidons, nos rythmes de marche étant sensiblement les mêmes, de poursuivre ce périple ensemble. C'est agréable de pouvoir marcher et discuter. Le temps passe sans que nous le voyons défiler...

En fin d'après-midi, le ciel s'assombrit et le tonnerre commence à gronder. Heureusement pour nous la pluie ne tombe pas trop dru jusqu'à notre arrivée au gîte.

samedi 13 juin 2015

Jour 62 Frómista - Carrión de los Condes 21kms

J'aurais aimé vous donner des nouvelles avec moins de décalage mais c'est assez compliqué de trouver un ordinateur et surtout, après tant de chemin parcouru, je souhaiterai profiter de ce pèlerinage. Même si tenir ce blog à jour me tiens à cœur, je ne veux pas le vivre comme une contrainte . Ne m'en voulez donc pas si je tarde à vous écrire.

Ce matin, un ciel chargé refait son apparition. Ce dernier ne tarde pas à lâcher quelques gouttes lors de ma préparation matinale. Naturellement, je fais en sorte de conserver mes affaires de pluie à portée de main.

L'étape du jour est longue et ennuyeuse... Je longe la route dès mon départ de Frómista sur un chemin large et bien sécurisé et ceci jusqu'à mon arrivée à Carrión de los Condes. Le dénivelé d'aujourd'hui est nul, bref, rien à me mettre sous la dent.

Que dire de plus sur cette journée : pas de pluie, finalement, pas de dénivelé, pas de paysage.

Une journée sans...

vendredi 12 juin 2015

Jour 61 Castrojeriz - Frómista 26kms

Ce matin, la pluie a cessé.

J'espère que j'aborderai cette fameuse montée, à la sortie de Castrojeriz, au sec...

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C'est une portion redoutée des pèlerins. C'est un dénivelé positif de plus de 150m à couvrir en environ 1km. Une côte de 12% m'attend, je me prépare donc psychologiquement à affronter cette épreuve.

Après une approche de deux kilomètres qui nous laisse entrevoir la difficulté à venir, j'aborde cette montée avec appréhension.

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Le terrain est très glissant suite aux fortes pluies de ces deux derniers jours. Je monte tout doucement en prenant garde d'avoir une respiration profonde et régulière.

Au bout d'une demi-heure de souffrance, j'arrive au sommet en poussant un cri de joie. De nombreux pèlerines se retournent et m'observe avec curiosité. Qu'importe, je suis content d'avoir franchi une étape supplémentaire sur ce chemin.

Après avoir fait une halte, je reprends ma route plus sereinement. Le camino est large à travers la Meseta et le paysage toujours aussi somptueux. Tout le contraire de pèlerins qui semblaient dire que cette étape était morne.

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La seule chose qui me frappe est l'absence de vie humaine, en dehors bien sûr des pèlerins qui sont relativement nombreux. Il y a de nombreux champs et nous traversons certains petits village mais tout semble déserté.

Arrivé au canal de Castille j'aperçois tout de même des pêcheurs d'écrevisses. Un peu de vie...

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Remarquez les magnifiques écrevisses de Louisiane. Espèce invasive que l'on retrouve également en France...

J'y admire une magnifique écluse à 6 niveaux. Un ouvrage imposant qui malheureusement ne set plus, la navigation fluviale ayant été abandonnée.

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J'arrive enfin à Frómista.

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Ce fut une belle journée, sans une goutte de pluie avec une belle étape à mon tableau de chasse.

jeudi 11 juin 2015

Jour 60 Hornillos del Camino - Castrojeriz 21kms

Veuillez m'excuser, chers amis de ne pas vous donner de nouvelles régulièrement mais il m'est difficile d'avoir accès à un ordinateur. Je sais que vous êtes impatients de me lire alors je pense que le plaisir est plus intense après une certaine attente...

Ne vous détournez pas du chemin, les nouvelles finissent par arriver, même au compte-goutte.

Il a plu toute la nuit.

Vers 6h, l'orage redouble d'intensité. Au fond de mon sac de couchage je me dis que je vais rester sur place aujourd'hui. C'est malheureusement impossible. Le pèlerin ne peut rester qu'une nuitée et généralement, avant 8h, il est gentiment convié à quitter l'albergue. Je suis donc contraint à affronter les éléments.

Miracle, vers 7h, la pluie cesse. Décidément, ce camino est magique!

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Je me mets donc en route à la recherche d'un quelconque point de restauration afin de prendre mon petit déjeuner.

Peine perdue. A cette heure-ci , tout est fermé. Les espagnols vivent la nuit et n'ouvre que très tard leurs boutiques.

C'est donc le ventre creux que j'entame ma 60e journée de marche.

L'étape du jour semble facile. Pas de dénivelé important mais du fait de l'orage de la nuit, le chemin est détrempé et la boue est omniprésente sur une bonne partie de l'étape. Sur le plateau de la Meseta, les flaques sont semblables à des lacs que je n'ai pas d'autre choix que de traverser.

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Je glisse régulièrement, manquant de peu de me retrouver le bec dans l'eau...

J'arrive enfin dans un petit village du nom de Hontanas. Je vais pouvoir me restaurer. Je me précipite dans le premier bar que j'aperçois et commande un grand bocadillo au chorizo. Avec ça au moins je serais calé. Dès que je me remets en route, la pluie refait son apparition accompagnée de son copain le vent...

Il commence à faire froid sur le plateau et le chemin se dégrade au fil des minutes. Je suis crotté des pieds à la tête... Le paysage, malgré ce temps infâme, est agréable à regarder.

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Je finis cette étape par une portion de route longue et ennuyeuse pour arriver vers 12h30 au gîte.

Nous sommes plusieurs pèlerins à nous précipiter sur le lave-linge et le sèche-linge pour y fourrer nos habits crottés. Nous décidons donc de faire machine commune et de partager les frais. Pendant le lavage du linge, j'en profite pour prendre ma douche.

Quel bonheur de récupérer son linge tiède après une bonne douche. Toute trace de boue est effacée. Après le repas du soir et un échange sur nos impressions, je me couche fourbu.

mercredi 10 juin 2015

Jour 59 Burgos - Hornillos del Camino 21kms

Il a plu toute la nuit à Burgos et ce matin il pleut encore...

La météo prévoit de la pluie toute la journée. Pas la peine d'attendre une accalmie, je serais trempé en arrivant ce soir. Je décide donc de me mettre en route.

Le chemin est détrempé et jalonné de grosses flaques. L'air est doux et sous ma cape je suis aussi trempé que le camino... Je ne me plains pas car cela fait deux semaines que j'ai du beau temps alors ça fait partie du jeu.

Par contre l'étape du jour est bien triste. Je chemine entre voies ferrées, autoroutes, ponts, etc... Mon appareil photo restera dans mon sac, bien au sec, toute la journée.

Un peu avant la fin de l'étape du jour, je rencontre Philippe, un pèlerin québécois avec qui j'ai fais connaissance au refuge Orisson avant le col de Roncevaux. Nous décidons de finir cette étape ensemble et ainsi d'échanger sur notre aventure durant ces quinze jours.

Nous arrivons enfin au gîte, trempés et chanceux d'y trouver encore de la place. J'espère que mes affaires vont bien sécher cette nuit car la météo ne va pas s'arranger demain...

mardi 09 juin 2015

Jour 58 San Juan de Ortega - Burgos 26kms

Ce matin, le temps est magnifique dès le départ, il fait frisquet, un vent frais balaye la forêt. La marche débute gentiment. Le chemin est large et très praticable d'abord dans une forêt dense puis au milieu d'une plaine brûlée par un soleil ardent.

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Au loin j'aperçois la petite montagne qu'il faudra traverser pour atteindre la plaine de Burgos.

Après avoir dépassé la localité de Santovenia de Oca je rejoins la route pour 2-3 kilomètres. Heureusement que je croise peu de circulation. Les choses sérieuses débutent peu de temps après... Je rencontre un dénivelé positif de près de 300 mètres. La côte est progressive mais très caillouteuse. Au pied de cette monté je rencontre un pèlerin français avec son âne. Mutuellement nous nous encourageons pour affronter ce col et terrain militaire.

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Je fais très attention à mon chariot dans certaines portions du chemin car je ne souhaite pas revivre cette mésaventure... Finalement j'arrive au sommet sans encombre.

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Je suis époustouflé par cette vue magique de Burgos et ses alentours.

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La ville semble si proche... mais mon GPS me dit qu'elle est à environ 20 kilomètres encore... J'entame donc la descente sur l'autre versant du plateau vers ma destination du jour.

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A l'approche de Burgos, je foule le bitume pendant de nombreux kilomètres. C'est la première fois depuis que je suis en Espagne...

Je suis impatient d'arriver en ville.

Toutes les personnes que j'ai croisé m'ont dit qu'il était pénible de longer l'aéroport et de traverser la zone industrielle. De nombreux pèlerins prennent le bus pour se rendre au centre-ville mais je suis prêt à affronter les zones urbaines.

Je souhaite surtout me faire ma propre opinion.

A l'approche de la ville, le camino surplombe routes et voies rapides. Ce n'est pas loin d'être l'enfer avec tout ce trafic et ce vacarme assourdissant. Rien à voir avec le chant des grillons et des oiseaux qui nous accompagnent régulièrement. A proximité de l'aéroport, le chemin longe des espaces de grandes cultures. C'est finalement plaisant et très calme.

Au loin, Christian et moi apercevons Joël, un pèlerin originaire de Nantes, avec qui nous avons fait connaissance à Belorado. Souffrant d'une jambe, il a du mal à marcher. Nous décidons de finir cette étape en l'accompagnant.

Nous approchons tous les trois de la ville mais sans voir la moindre zone industrielle. Et pour cause, le tracé nous mène le long du Rio Arlanzón jusqu'au cœur de Burgos.

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J'ai bien fait de ne pas céder à la tentation de la facilité. Nous arrivons à proximité de la magnifique cathédrale de Santa Maria classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

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Joël, pour nous remercier de l'avoir accompagné, décide de nous offrir una cerveza. Quel plaisir après une bonne journée de marche sous cette chaleur!

Après cette pause bienvenue, je me dirige vers le gîte pour y prendre mes quartiers. Il est énorme mais moderne et fonctionnel. Ce fut une fois de plus une belle journée.

lundi 08 juin 2015

Jour 57 Belorado - San Juan de Ortega 24kms

Le temps est à nouveau couvert à mon départ mais il fait beaucoup plus lourd. Je sens que la journée sera rude... Le ciel se dégage rapidement, un bleu azur est au-dessus de ma tête. Il commence à faire chaud(pas d'ombre nul part), mais une petite brise agréable m'accompagne. Dès la sortie de Belorado j'entame une belle descente. J'ai de quoi faire avec mes jambes pour retenir mon chariot. Je me mets donc en route, confiant. J'ai passé une bonne nuit et je suis prêt à affronter les difficultés du jour.

Le dénivelé est important, plus de 400 mètres en positif. Je dois atteindre le plateau de Burgos culminant à près de 1200 mètres pour redescendre à San Juan de Ortega à environ 1005 mètres d'altitude.

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A peine la descente achevée le chemin remonte de plus belle.

Après deux heures de marche j'arrive à Villafranca Montes de Oca et fais une rencontre des plus inattendues. Raphaël, un jeune allemand originaire de Sankt Georgen en Forêt Noire. Ce n'est pas son origine qui m’interpelle mais plutôt son physique. En effet, il a la poliomyélite, possède un fauteuil aménagé lui permettant d'affronter ce périple par les routes.

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Je suis époustouflé par ce garçon qui déborde de vie. Il a un énorme mérite et tout mon respect. Après une longue discussion et quelques photos nous nous quittons avec beaucoup d'émotion.

Encore une fois, je lui tire mon chapeau!

Nous reprenons notre ascension vers le col de Pedraja. La montée est très dure de suite à la sortie de Villafranca Montes de Orca. Située sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, son nom doit plutôt se traduire par « ville des Francs » que par « Villefranche », encore que les deux aillent de pair, car le nom indique qu'elle fut repeuplée de Français en même temps que dotée de franchises. Quant aux Montes de Oca, ce sont les montagnes voisines, héritières de l'appellation romaine.Puis au bout de 200 mètres la pente redevient douce mais continue jusqu'au point culminant. Je passe par une forêt magnifique. Enfin j'ai de l'ombre.

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Hourra tout est de nouveau plat, je suis sur le plateau de Pedraja. Je suis à plus de 1100 mètres.

Au col se trouve une stèle en mémoire des victimes du Franquisme. Dans la fosse n.2 30 corps ont été exhumés lors des fouilles.

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En ce lieu, plus de 300 opposants au Général Franco furent fusillés en 1936 suite au coup d'état. Ils furent assassinés par les partisans du fascisme pour leur idéaux politiques et leur défense de la liberté et jetés dans une fosse commune. Ce lieu, chargé d'émotion nous rappelle, douloureusement, les années sombres de l'histoire espagnole qui, pendant longtemps, ont été passées sous silence. C'est d'ailleurs grâce à l' "Agrupación de Familiares de las Personas Asesinadas en los Montes de la Pedraja" que ce monument a été érigé.

Je reprends la descente vers San Juan de Ortega dans le silence...

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J'arrive enfin à destination après avoir parcouru un peu plus de 1000 kilomètres depuis le début de mon périple.C'est une immense fierté pour moi.Ce soir je vais dormir dans le monastère de San Juan de Ortega. Cela sera pour moi une expérience unique. Incroyable, dans ce lieu les moines sont à la page. Je suis invité dans la salle des ordinateurs pour envoyer mes photos et mails. Quelle modernité. Quelques explications sur ces lieux mystiques pour les fidèles: San Juan de Ortega est un haut lieu dans tous les sens du mot : par l'altitude d'abord, car c'est un plateau boisé de 1 000 mètres, qui redescend vers Burgos par la vallée du rio San Juan ; par la splendeur du paysage aussi : une clairière dans la forêt de sapins ; enfin par l'architecture créée par le saint lui-même, tel le petit cloître de marbre rose jouxtant le refuge.Le site est désormais entièrement réservé aux pèlerins.Le village est né auprès d'une chapelle et d’une auberge établies vers 1115 par san Juan de Ortega. Ainsi, est né un noyau de population qui recevait en 1202 des privilèges par le roi Alphonse VIII.

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Je retrouve, avec une immense joie, Raphaël, croisé un peu plus tôt dans la journée. Nous causons et rions comme des enfants. C'est un plaisir de décompresser après une journée riche en émotions.

Je m'approche de jour en jour de la Meseta : haut plateau qui couvre une grande superficie de l'Espagne. Le climat continental y est rude et très sec. Il faut que je patiente au moins encore 2 jours. Je vais le traverser sur près de 200 kms (de Burgos à Leon). Je culminerai entre 800 et 1000 mètres.

Je suis curieux et presque impatient d'y être.

dimanche 07 juin 2015

Jour 56 Santo Domingo de la Calzada - Belorado 23kms

Ce matin, le ciel est semblable à celui d'hier : gris et bouché... Le chemin est agréable.C'est un chemin reposant. Je suis un peu fatigué d'hier(31 kms). Les jambes sont un peu lourdes et je manque de punch.

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Après quelques temps, le ciel se découvre et la grisaille laisse place à magnifique bleu azur.

Le paysage est toujours aussi magnifique entre champs variés et collines verdoyantes.

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Une magnifique coloration rouge attire mon regard. Il s'agit d'un champ de coquelicots à flanc de colline. Le contraste est somptueux!

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Après une bonne heure de marche, je change de province. Je passe de la province de La Rioja à celle de Burgos dans la communauté autonome de Castille-et-León.

IMG_0700.jpg Je marche tantôt le long de la route puis le chemin s'éloigne de nouveau à l'intérieur des terres.

                               Je m'approche d'un petit village. Pas un brin d'ombre. Ce n'est pas grave. Je trempe ma casquette dans l'eau de la fontaine. Cela va me rafraîchir un certain temps

Un peu avant 14h, sous un soleil de plomb, j'arrive à Belorado.C'est une commune située au nord de l’Espagne, dans la comarque de Montes de Oca, dans la Communauté autonome de Castille-et-León, province de Burgos.C'était le passage naturel de la Vallée de l'Ebre vers la Meseta et pour le contrôler on a construit, au début de la Reconquista, le Château sur une colline au pied duquel on a transféré la population qui se trouvait à l’époque romaine l'autre côté de la rivière. Les rues du centre historique, étroites et tortueuses, avec des passages typiques dénotent la nombreuse population qui habitait dans ses murs. Je suis plus fatigué qu'à l'habitude. Pourtant le chemin était sans grande difficulté aujourd'hui mais une fois de plus, je n'ai pas assez récupéré de l'importante distance d'hier.

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Après avoir pris mes quartiers au refuge municipal "el corro",

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Je me rends en ville pour faire un peu de tourisme et me balader au marché local. Tous ces produits régionaux et ces saveurs sont un régal pour les yeux et les narines. Sur la place centrale Christian et moi nous rencontrons nos compagnons de marche Marie-Claire et Bernard de Bretagne. Nous nous installons à une terrasse. Puis un joyeux groupe d'Italien ainsi qu'une Américaine vivant en Italie se joignes à notre table. Enfin je commence à décompresser. Soirée très agréable.

De retour au gîte je suis comblé. Il y a un ordinateur que je peux utiliser gratuitement. J'en profite donc pour transférer toutes mes photos et rattraper le retard accumulé ces derniers jours. Une fois cette tâche accomplie, je file me coucher dans le calme du gîte pour récupérer au maximum.

samedi 06 juin 2015

Jour 55 Ventosa - Santo Domingo de la Calzada 31kms

Je pars ce matin sous un ciel gris et un temps frais.

Un timide levé de soleil au-dessus de Ventosa

La température n'est que de 13 degrés... C'est néanmoins un temps superbe pour la marche. J'arrive rapidement dans la petite ville de Najera.

J’aperçois des maisons troglodytes dans la falaise en face de moi.

Je suis en hauteur, je domine la plaine. Le chemin est très large lors de la descente vers cette plaine.




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Les kilomètres défilent dans un paysage somptueux. Les champs arborent des couleurs variables en fonction de leur maturité. C'est un régal pour les yeux! Le chemin est composé par de très longues montés(2 voir 3 kms). Puis je me retrouve sur un plateau.

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Au loin, la montagne est couverte d'une épaisse couche de nuage donnant l'impression qu'il va pleuvoir à tout instant mais pour le moment, pas une seule goutte. Le chemin est large et ne présente aucune difficulté.

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Je suis ravi de partager ces instants avec Christian, mon compagnon de route. Depuis trois semaines, je marche relativement seul. Je ne fais que croiser les autres pèlerins qui n'ont pas du tout le même rythme que moi alors c'est agréable de pouvoir discuter en chemin.

Vers 14h00, après avoir bouclés 25kms(nous avons marché plus lentement que d'habitude) , nous arrivons à Cirueña, notre étape du jour. Un sentiment étrange nous étreint. Tout est délabré dans cette petite commune qui semble désertée par la population.Je suppose que c'est le vieux Cirueña (90 hab.) avec ces vieilles maisons et le nouveau du nom Ciriñuela (47 hab.)avec son golf(rioja alta), de nombreux immeubles d'habitations terminés ou encore en constructions, mais personne.La crise économique est aussi passée par là. Le gîte est constitué de petites maisons délabrées et abandonnées.

D'un commun accord, nous décidons avec Christian, de prendre notre repas et de poursuivre jusqu'à Santo Domingo de la Calzada qui se trouve à 6kms.

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Notre sandwich avalé, nous reprenons la route pour arriver, quelques temps plus tard, à Santo Domingo. C'est une ville plus importante que notre précédente halte et bien plus accueillante.Santo Domingo de la Calzada, ou en basque Ozkabarte, est une commune située au nord de l’Espagne, chef-lieu de la comarque de « Rioja Alta », dans la Communauté autonome de La Rioja. Cette petite ville constitue l'un des joyaux du Camino francés, la partie espagnole du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. C'est là que Domingo García, connu sous le nom de Santo Domingo de la Calzada (Viloria de Rioja, province de Burgos, 1019 - † Santo Domingo de la Calzada, La Rioja, 12 mai 1109) entreprit de réaliser une chaussée (calzada) pour permettre aux pèlerins de traverser le terrain marécageux. Le village qui se créa sur les lieux fut ainsi baptisé en hommage au saint. L'albergue casa del santo de 220 places est très belle et très bien aménagée.

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La cour interne est superbe avec ces tables et bancs.

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Après notre installation je me renseigne pour pouvoir aller chez le coiffeur. Après presque deux mois, j'en ai bien besoin! L'hospitalier me traduit coiffeur en espagnol : peluquero. Mais je ne veux pas une perruque! Au contraire je veux faire tomber cette tignasse qui doit bien faire deux centimètres de long...

Bref, je me rends donc au centre-ville pour trouver ce fameux peluquero qui ne se cache pas si bien. Après quelques coups de ciseaux et de rasoir je me sens comme un sou neuf. Je retourne donc au gîte pour le repas du soir et me reposer après cette longue marche. En rentrant, juste derrière la cathédrale, il y a un grand rassemblement. Curieux je vais voir. C'est un mariage gitan. Je demande si je peux photographier.J'ai l'accord. La musique est merveilleuse ainsi que les chants.Une fête fantastique.

Un des hospitaliers de l'albergue est Catalan Espagnol.Il parle bien le Français.Je lui expose mon problème pour télécharger et envoyer mes photos.Il a une idée géniale: il me rédige un petit texte en Espagnol. Je pourrai le présenter le moment voulu dans les gîtes à venir.

En me couchant je m'étais dit qu'il fallait que j'évite de faire de trop longues distances mais je ne me suis pas écouté...

J'espère ne pas le payer demain.

vendredi 05 juin 2015

Jour 54 Logroño - Ventosa 19kms

Je pars avec le cœur léger.

Tout va bien. Le moral est au beau fixe et mon corps va bien. Pas de douleurs, pas d'ampoules. Bref, du bonheur.

Sortir de Logroño est la première difficulté de la journée. C'est une ville relativement importante, y trouver son chemin est, pour moi, relativement compliqué... La zone industrielle est épouvantable. Certains habitants me voyant chercher mon chemin viennent à ma rencontre et me remettent sur les rails. Je fuis cette zone industrielle sans faire de photos et sans me retourner. J'arrive sur une immense aire de jeux pour enfants. Je rencontre Marie-Claire et Bernard. Ce dernier est Alsacien. Le couple vie en Bretagne. Nous faisons un bout de chemin ensemble.

Un scarabée vient à ma rencontre

Après une heure de marche, je retrouve enfin la nature et ces beaux paysages.



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Arrivé devant un lac, lieu de rassemblement de nombreux pêcheurs, j'en profite pour faire une petite halte et admirer ces sportifs dans leurs œuvres.

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L'un d'entre eux, parlant un peu français, vient à ma rencontre et me propose de charger mon sac sur mon dos et m'acheter mon chariot. L'argument phare étant que bon nombre de pèlerins font ainsi jusqu'à Santiago. Je lui réponds aimablement qu'il n'est pas question que je me sépare de mon fidèle compagnon. Nous nous quittons en riant et je reprends mon périple dans cette belle contrée.

Je rencontre un Français, Christian, originaire de Foix. C'est son premier jour de marche mais pas son premier pèlerinage. Nous décidons de marcher ensemble, nos rythmes étant similaires. Nous échangeons beaucoup nos impressions, lui me fait part de son expérience de ce genre d'aventure. Les kilomètres défilent sans que nous ne nous en rendions compte. Le chemin est très agréable et très facile à pratiquer. Je passe devant un immense panneau indiquant un élevage de taureaux. Hé oui je suis bien en Espagne

Avant d'arriver dans la petite ville de Navarrete je passe devant les ruines de Iglesia del hospital de san juan de acre: c'était une auberge médiévale de pèlerins dans la municipalité de Navarrete dans La Rioja ( Espagne ). Fondé en 1185,cette dernière servait d'hostellerie pour l'accueil des pèlerins sur la route de Saint Jacques de Compostelle , et a représenté la frontière entre la zone chrétienne et musulmane, étant leur dernier bastion au cours de la reconquête du christianisme . Navarrete signifie la porte de la Navarre.Le nom de l'hôpital provient suite de la bataille de l'Acre (Israël) par les chevaliers de l'ordre de Malte dans la soi - disant chute d'Acre .Le siège de Saint-Jean-d'Acre est une opération militaire livrée en 1291 qui se solda par la prise de la ville et la fin de la présence franque en Terre sainte. Cette date, qui symbolise la perte des dernières positions latines en Orient, est fréquemment considérée par les historiens comme celle de la fin des croisades médiévales.

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Nous arrivons vers midi à Ventosa, notre halte du jour. C'est un petit village de 173 habitants. Il se trouve en gros à 1 kilomètre éloigné du chemin du Camino Francès. A L'ombre dans la rue nous attendons sagement l'ouverture de L'abergue privé San Saturnino

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jeudi 04 juin 2015

Jour 53 Los Arcos - Logroño 29 kms

Je suis ravi de reprendre mon périple après ces quelques jours d'arrêt forcés.

Je me lève à 6h pour rassembler mes affaires et préparer mon chariot.

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Une pèlerine Tchèque rencontré au gîte souhaite absolument être prise en photo avec mon chariot.

C'est un départ un peu particulier. Pendant ces trois jours, j'ai joué à l'hospitalier pour aider Bernard et Philippe.

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J'ai pu partager leurs travaux et voir ainsi une autre facette du camino. Le moment des adieux arrive. C'est un instant de forte émotion car nous nous sommes attachés les uns aux autres.

Je pars enfin d'un pas alerte et décidé. Je décide de faire, aujourd'hui, environ 30 kilomètres. Non pas pour rattraper mon retard car je ne suis pas pressé, mais pour voir ce dont je suis capable. Le chemin est très large. J'ai une vue imprenable sur ce paysage. Je joue avec mon ombre.

Je passe devant un majestueux figuier.

Que c'est beau sous ce ciel radieux.

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Les kilomètres défilent mais la chaleur monte de plus en plus. Les dénivelés sont également conséquents mais j'en ai vu d'autres. Vers midi, j'ai quasiment bouclé 20 kilomètres. J'avance d'un bon rythme sur des chemins larges et parfois des portions de routes. Le plus difficile est la chaleur. Heureusement il est facile de trouver des points d'eau où se rafraîchir. J'arrive devant un pont qui enjambe une route très fréquentée.Impossible avec mon chariot de l'emprunter. Cette fois pas un pèlerin en vue pour m'aider. Je cherche un passage où je suis visible sur la route dans les deux sens. Ouf j'ai traversé sans encombre.

Je m'approche de la ville.

J'arrive à Logroño vers 14h30. Logroño ou Logrogne est une ville du nord de l'Espagne, sur l'Èbre. Elle est la capitale de La Rioja, communauté autonome espagnole. Selon d'antiques légendes et traditions, Tubal, fils de Japhet et petit-fils de Noé, après avoir traversé la Méditerranée, fut dirigé vers l'intérieur de la péninsule jusqu'à atteindre les hauteurs de Varea.Logroño, a été peuplée en 905 par Sancho Abarca, roi de Navarre, pour garantir le passage sur l'Èbre et l'accès aux terres reprises aux musulmans à la suite de la Bataille de Clavijo. Une nouvelle population s'installe alors sur sa rive gauche. En 1044, dans la rúa vieja, artère principale, s'élève un palais des rois de Navarre.En 1095, le roi de Castille, Alphonse VI, qui s'est emparé de La Rioja, consolide sa conquête en accordant à Logroño un fuero (charte) garantissant la libre circulation sur le pont. C'est la prospérité économique assurée.

Enfin... Je pense que je vais apprécier la douche froide.

IMG_0651.jpg IMG_0652.jpg Mais avant je cherche le refuge municipal"albergue de pérégrinos".

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A l'avenir j'essaierai d'éviter de parcourir de telles distances mais ce fut une journée agréable. Pour une reprise je suis content.

PS: je rencontre de grandes difficultés à trouver un ordinateur de disponible. Il y en a qui sont prêtés moyennant finances mais les tarifs sont en fonction du temps d'utilisation. Il m'est donc quasiment impossible de transférer mes photos étant donné le temps que cela prend. Ces dernières arriveront donc au compte-goutte quand j'arriverai à accéder à un ordinateur gratuitement. N'hésitez pas à revenir régulièrement pour voir les belles images de mon périple.

mercredi 03 juin 2015

Jour 50-51-52 Los Arcos

Cela fait déjà trois jours que je suis bloqué à Los Arcos.

J'attends toujours l'essieu de mon chariot que Mottez doit me faire parvenir. Après un appel au service après vente auprès du vendeur, j'ai une réponse concrète. La pièce est arrivée dans la nuit de lundi à mardi à Barcelone et doit être encore livrée ce jour(mardi) à Puente la Reina. Je vais devoir me débrouiller pour l'acheminer à Los Arcos ou la chercher. J’aurais pu rester à Puente la Reina mais là bas je n'avais pas d'hébergement alors qu'ici l'hospitalier de l'albergue Isaac Santiago, Philippe, m'a permis de séjourner. Je l'en remercie énormément.Parlant l'espagnol, Il a d'ailleurs fait le nécessaire pour que mon essieu arrive à bon port mercredi, que mon chariot soit fin prêt pour que je reprenne mon chemin. Pour le remercier de son hospitalité, j'ai participé avec lui et Bernard(deuxième hospitalier) aux tâches quotidiennes, me suis donc initié au travail d'hospitalier. J'ai balayé, arrosé, préparé le repas, accueilli les pèlerins et maintenant je suis prêt à repartir. Hourra l'axe m'a été livré en fin de matinée. Vite je la mets en place. Je suis paré pour partir demain matin.

Non pas que ces tâches me lassent mais je commence à avoir des fourmis dans les jambes et le camino me manque...

dimanche 31 mai 2015

Jour 49 Estella-Lizarra - Los Arcos 22 kms

Je me lève tôt ce matin. Mon voisin Chinois en préparant son petit déjeuner me remercie encore une fois avec un immense sourire. La journée débute à merveille.

Je sens qu'il va faire très chaud aujourd'hui. Un peu comme les jours précédents...

Une fois mon chariot chargé, je me mets en route vers 7h30. A cette heure-ci la température est agréable.Ce dimanche, la ville est calme hormis les pèlerins qui s'affairent et se précipitent sur le camino. Dès le départ le paysage est magnifique. La campagne baignée de soleil est un tableau très reposant. Je passe devant le monastère Santa María la Real d’Irache: dès 958, le monastère d'Irache, au pied du mont Montejurra, se présente sous la forme d'un vaste quadrilatère flanqué d'une église romane à tour carrée, qui existait sans doute dès l'époque wisigothique.Ce monastère cistercien est situé à 3 km au sud-ouest d’Estella (Navarre), sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

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Une curieuse fontaine se trouve devant moi au monastère: les viticulteurs locaux, soucieux de leur image et de la promotion des vins de la région, ont installé, près du monastère, une fontaine à vin permettant aux promeneurs de déguster, avec modération, les crus locaux. Les pèlerins font la queue pour s'altérer(à cette fontaine coule de l'eau et du vin). Je ne m'arrête pas. C'est trop tôt et surtout il fait déjà très chaud. Pour une fois je préfère mon eau.

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De nombreuses couleurs se mélangent : le jaune des blés, le vert des forêts, le bleu du ciel et par-ci par-là l'ocre des champs fraîchement retournés.

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Splendide!

Le chemin est très praticable et j'avale les kilomètres sans m'en rendre compte malgré la chaleur importante.

Je passe devant des champs de blé qui sont sur le point d'être moissonnés d'autres le sont déjà. C'est la première moisson(blé d'hiver)

Une légère brise m'accompagne tout le long du chemin. Par moment il m'amène sur des montées très  longues,mais pas trop pénible. L'ombre manque cruellement. Il fait de plus en plus chaud.Heureusement que cette brise est toujours présente.

C'est vraiment agréable. Marcher dans de telles conditions est un pur bonheur.

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Au loin j'aperçois les ruines de"l'ermita de san vicente de yaniz"

J'arrive vers 13h00 à Los Arcos. Il m'a fallut un peu plus de 4 heures pour boucler cette étape. Quelques explications sur cette petite ville:Comme beaucoup de villages de cette zone, Los Arcos, surgit d'un petit hameau 'Santa Olalla" et du château. Mais c'est au XIe siècle, que se forme ce que nous appelons aujourd'hui la ville. Elle apparait lorsque Sanche IV de Navarre1 la repeuple après la bataille de Valdegón. Dans cette bataille, guerre des trois Sanche2. Navarrais et Aragonais d'un côté, Castillans de l'autre, ces derniers étant mis en déroute. Le roi remercia et mis un arc tendu ("Arcos") et demanda à repeupler la ville. Elle se trouve directement sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

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Je n'ai pas marché, j'ai plané... J'arrive au gîte municipal: Alberge Isaac Santiago"

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J'ai le temps de prendre un peu de repos au gîte et accomplir mes tâches quotidiennes.

En fin d'après-midi je me rends au centre ville pour un lâcher de taureaux. Coutume du Pays Basque. La ville est bouclée au moins jusqu'à 20h00 et les gens se pressent contre les palissades pour voir le spectacle.

Cette fois ma petite taille ne m'est d'aucun secours... Je ne vois quasiment rien. Quel brouhaha....

Je retourne enfin au gîte pour me glisser dans mon duvet. Je resterai demain à Los Arcos pour téléphoner à Puente la Reina et voir si la pièce de mon chariot est arrivée.

samedi 30 mai 2015

Jour 48 Puente la Reina - Estella-Lizarra 21kms

J'ai décidé de poursuivre mon périple après avoir fait réparer mon chariot.

La pièce que Mottez doit m'expédier me parviendra dans trois jours, mais avec le weekend cela risque de tarder un peu plus. La femme de ménage me dit qu'un transporteur assurant la livraison de bagages des pèlerins, d'étapes en étapes,pourrai me l'acheminer où je me trouverai. Ragaillardi, je pars en me demandant tout de même si la réparation de Miguel tiendra le coup...

Je sors aisément de la ville et aborde un chemin calme et plat au milieu de champs de blés.

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Je ne peux m'empêcher de jeter constamment un œil à la réparation de Miguel... Au bout de 4 kilomètres environ, je constate que la roue droite se dévisse dans l'axe. Pas grave, je sors ma clef anglaise de taille 17 pour la resserrer,et me voilà reparti.

Pour l'instant tout est OK.

Au fil du chemin je reprends confiance et suis moins obnubilé par mon chariot. Je profite à nouveau du paysage fait de collines, de vignobles, de champs et de fleurs. C'est un vrai tableau champêtre

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Le chemin est de plus en plus praticable et les nombreuses rencontres me font peu à peu oublier mes mésaventures. Je rencontre un groupe d'Italiens avec qui j'entame une longue discussion sur le but de mon périple.

Ils tiennent à me prendre en photo avec eux.

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Le paysage est vraiment somptueux. J'en prends plein les mirettes mais il fait de plus en plus chaud...

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Le village Loca Lorka se situe en hauteur. La côte est raide. La vue au loin sur la montagne en face de moi est très belle

A la sortie du village, le pont abîmé me fait croiser la route de pèlerins allemands qui viennent me prêter main forte pour porter mon chariot.

Que de solidarité sur ce chemin. J'en reste sans voix...

En longeant la route je passe sous le canal "de Alloz". je profite de son ombre pour manger un morceau.

J'arrive enfin à Estella sans encombre et mon chariot entier. Estella en espagnol, ou Lizarra en basque, est une commune située au nord de l’Espagne, chef-lieu de la Comarque de Tierra Estella (Lizarrerria), dans la Communauté forale de Navarre.Elle est située dans la zone mixte, où certains services et l'administration sont en espagnol et en basque.

J'arrive au gîte "Hospital de peregrinos" où je trouve encore de la place à cet heure -ci(15h00). Il y a de plus en plus de monde sur le chemin.

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J'ai trouvé une place dans le même box qu'un Chinois. Il a une grosse ampoule au pied droit, mais pas de trousse de pharmacie . Je lui explique par geste que d'abord je vais me doucher, ensuite je l'aiderai à le soigner. Il est heureux. Je rencontre aussi un Tchèque de Brno. Il se prénomme Jirka. Après le repas nous passons la soirée autour d'une bonne bière. Je me débrouille un peu en tchèque,il est content,après deux mois de pouvoir reparler dans sa langue. Il m'offre un verre de zlata svestka(alcool de prune).

Ce fut encore une fois une journée magique.

vendredi 29 mai 2015

Jour 47 Puente la Reina - Repos forcé

Ce matin, les pèlerins se lèvent tôt pour préparer leurs affaires et reprendre la marche.

J'ai cogité toute la nuit. D'entendre ce remue-ménage, en boule dans mon sac de couchage, les larmes me montent aux yeux. Que puis-je faire? Rien. Je dois accepter mon sort et me lever comme les autres même si je sais qu'aujourd'hui je ne marcherai pas...

Jean-Pierre, un pèlerin basque rencontré la veille, me donne des conseils pour réceptionner la pièce que Mottez doit me faire parvenir. Parlant couramment l'espagnol, il me note une phrase sur mon calepin afin que je puisse la montrer au personnel du gîte. Ce dernier changeant souvent, je ne voudrais pas que la pièce se perde...

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L'espoir revient alors au galop. Tout comme la femme de ménage qui me presse de sortir pour faire son travail.

Le gîte est en effet fermé jusqu'à midi. Je dois donc m'en aller non sans lui avoir expliqué ma situation.

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Parlant le français, cette brave dame me promet d'essayer de faire quelque chose pour me sortir du pétrin mais après que je sois parti. Je m'assois donc sur un banc au soleil et attends.

Au bout d'une heure, elle m'appelle et me donne l'adresse d'un de ses amis qui pourra peut-être faire quelque chose pour moi.

Après quelques explications sur la localisation, je la remercie chaleureusement et prends la route pour trouver ce fameux Miguel. Je le trouve assez facilement. Je ne sais pas ce que Miguel fait mais son atelier ressemble à un vieux garage.

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Je lui montre la pièce qui le laisse un peu perplexe. Etant faite d'un alliage particulier (ne me demandez pas, je ne connais fichtre rien à la mécanique) Miguel ne peut la souder. Mais comme il à l'air bon bricoleur et plein d'idées (en fait mon opposé), il cherche un tube d'acier qu'il puisse introduire dans l'essieu. Il perce ensuite deux trous ici puis deux trous là et visse le tout.

Je vous conte ce que j'ai vu pas ce que j'ai compris hein...

Le tour est joué! Mon chariot à l'air.... comme neuf!

Je le remercie du fond du cœur même s'il ne comprend pas un mot de ce que je lui dis. Je pense qu'il doit se demander pourquoi je m'agite comme ça... Je luis laisse également un peu d'argent, même s'il n'en veut pas, car il n'imagine pas à quel point il m'a redonné espoir.

Regonflé à bloc, mon chariot prêt à en découdre avec le camino, je regagne le gîte impatient d'être demain. J'espère revoir la femme de ménage pour la remercier et m'assurer de la réception de la pièce expédiée par Mottez. Je n'ai pas fait de photos de la petite ville de Puente la Reina. Je fus sur les dents toute la journée. J'ai trouvé un hôtel qui possède un ordinateur. J'ai passé pratiquement l'après-midi pour envoyer des photos et un mail. C'est un ordinateur qui à déjà une certaine ancienneté, de ce fait il est très lent. Quelques mots sur la ville: Puente la Reina en espagnol, ou Gares en basque est un village et une municipalité de la Communauté forale de Navarre, au nord de l'Espagne. Elle est le chef-lieu de la comarque de Puente la Reina. Son nom officiel, juxtaposition des noms castillan et basque, est Puente la Reina-Gares. C'est aussi le nom de la ville chef-lieu de la municipalité. Le Camino navarro du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle rejoint en amont de cette ville (cf. infra) le Camino aragonés pour former le Camino francés.

Il ne fait aucun doute que le site de Gares ait été peuplé dès l'antiquité, en effet une voie unissait la ville de Pampelune à la vallée de l'Èbre et la cité romaine d'Andelos est toute proche. Il est vrai que les sources écrites sont inexistantes et que cela reste des hypothèses. Jusqu'à l'an mil, au débouché de la Valdizarbe, vallée qui longe la rivière Arga, affluent de l’Èbre, de Pampelune à Puente la Reina en passant par Echarri, il y avait ici un gué redouté des pèlerins, tant à cause des crues que des passeurs.

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jeudi 28 mai 2015

Jour 46 Pamplona - Puente la Reina 17kms

Je pars ce matin de très bonne humeur, sous un soleil resplendissant.

Pamplona est facile à traverser. Il n'y a qu'à suivre les coquilles. C'est un superbe jeu de piste!

Après une heure d'amusement, je m'élance dans une campagne resplendissante. Le chemin pierreux est tout de même pour l'instant facile à pratiquer. Depuis que je suis en Espagne, je rencontre beaucoup plus de pèlerins.

Je suis encore au printemps . Tout n'est pas encore brûlé par le soleil.

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Au fur et à mesure de ma progression, le camino se transforme en un petit enfer de côtes raides et de pierrailles. Bon, j'en ai vus d'autres. J'entame la montée vers l'Alto del Perdon qui culmine à un peu moins de 800 mètres.La sierra del Perdón (littéralement « montagne du Pardon » en français), encore appelée Erreniaga en basque, est un chaînon montagneux pré-pyrénéen de la Communauté forale de Navarre, dans le Nord de l'Espagne. Il culmine à 1 039 mètres d'altitude. Il est situé à 10 kilomètres au sud de Pampelune, entre les rivières Arga, Robo, Elorza et entre les municipios de Legarda, Belascoain, Echarri, Cendea de Cizur, Cendea de Galar. Le Camino navarro du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle passe par ce massif et le franchit au lieu-dit Alto del Perdón vers 770 mètres d'altitude.

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Au sommet il y a foule.

Un rassemblement hétéroclite de pèlerins à pied, à vélo, avec chariots... Je profite de cette vue du côté descendant vers Puente la Reina

Après une petite pause salutaire, j'entame la descente vers Puente la Reina. Quel changement radical.

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La descente est rude et dangereuse pour mon chariot d'autant plus qu'il faut emprunter des escaliers. Je n'aime pas ça mais je n'ai pas le choix.

2 kilomètres plus loin, le malheur s'abat sur moi.

L'essieu de mon chariot brise net. Je perds la roue et mon chariot devient inutilisable.

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De nombreux pèlerins sont solidaires et cherchent une solution pour m'aider mais il n'yen a point. Je dois tout charger sur mon dos et finir cette étape.

Le soleil donne. Chargé comme une mule je souffre.

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Je m'arrête à Urtiga en compagnie de Marie-Claire, une pèlerine, qui m'a aidé à porter quelques affaires.

Il me reste 7 kilomètres jusqu'à Puente la Reina mais impossible de les faire dans ces conditions. Marie-Claire, sachant parler l'espagnol, m'appelle un taxi qui me conduira au gîte avec tout mon attirail. Au bout de ces 7 kilomètres, le taxi me dépose devant l'Albergue de los padres reparadores. Capture.PNG

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Une fois installé, je contacte Mottez pour voir s'il peuvent me faire parvenir la pièce de rechange. Ils décident de m'en livrer une à Puente la Reina au gîte. je leur donne l'adresse exacte. Je respire et les remercie chaleureusement.

Mais combien de temps cela va-t-il prendre? Je suis très contrarié mais que faire à part prendre mon mal en patience? Si je veux poursuivre cette aventure je dois le prendre avec philosophie et sagesse. Je suis parti avec ce chariot et je dois rentrer avec.

Après le repas du soir, je me couche dépité.

Ne dit-on pas que la nuit porte conseil?

mercredi 27 mai 2015

Jour 45 Zubiri - Pamplona 24 kms

Quel bonheur, lors de mon départ de Zubiri le soleil brille à nouveau.

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Quel changement radical d'atmosphère. J'entends à nouveau les oiseaux et les grillons chanter. La nature renaît et moi aussi! Quel immense plaisir de marcher sous ce soleil radieux!

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J'ai l'impression, en quittant la montagne, milieu hostile, que tout redevient plus facile...

Ce n'est qu'une impression.

Le chemin large et agréable que j'emprunte se rétrécit au fil de ma progression et devient de plus en plus accidenté. Mon chariot passe avec peine et je crains qu'il se retourne à chaque pas.je longe une rivière qui se trouve à ma droite et à gauche je suis le flanc de montagne.

Je retrouve de nouveau, sur quelques kilomètres, un chemin dallé.

Je ne suis plus très loin de Pamplona.Je traverse un immense parc.Il y a tellement de pollen au sol. J'ai l'impression que la neige est tombée. Mais rassurez-vous c'est impossible sous ce beau soleil et ciel bleu

                               J'arrive sur un chemin très large.Je marche très vite tellement il est facile.

Enfin, pour mon chariot, j'emprunte un bout de nationale. Il est plus à l'aise que moi sur cette route fréquentée et dangereuse...

Doucement j'approche de Pamplona. La circulation se fait plus dense et le chant des grillons s'éteint peu à peu.

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Après cinq kilomètres d'un enfer pavé de béton, j'arrive au centre ville pour y chercher mon gîte.Je passe devant les célèbres arènes de Pamplona .

Je le trouve par hasard en suivant d'autres pèlerins.L'Albergue de Peregrinos Jesus y Maria est immense. Un peu plus d'une centaine de places...

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Malgré l'immensité de ce gîte il est fonctionnel et surtout très propre (douches, wc,local de lessive etc.......). Le personnel travaille 24h/24h. Malgré cette fourmilière c'est calme.

J'espère bien y goûter, enfin, une spécialité espagnole.

L’Hôtel de ville (Ayuntamiento) possède une façade baroque de la fin du xviie siècle, qui fut reconstruite avec ses statues, balustrades et frontons

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