Une marche pour mettre à bout de souffle la mucoviscidose

C'est le grand jour!

Mon ultime étape vers la fin de ce périple de presque 3 mois de marche et d'émotions.

Comme par magie, un soleil radieux m'accompagne en ces ultimes instants...

Le chemin est facile et la vue magnifique. Je marche face à la mer qui finit par m'entourer.

J'arrive rapidement à Fisterra.

J'entame donc la dernière montée vers le phare où se trouve le kilomètre zéro du Camino.

La montée est facile mais je marche doucement, comme pour savourer ces derniers instants de marche.

La vue est superbe sur l'océan et le cap.

La tradition veut, qu'une fois arrivés au cap, les pèlerins brûlent leurs vêtements. C'est aujourd'hui interdit mais tout de même toléré par les autorités.

Je ne déroge pas à la tradition et décide donc de réduire en cendres mes chaussettes.

Je ne vais tout de même pas redescendre tout nu...

Après ces moments de bonheur, je redescends vers Fisterra pour y chercher mon certificat à l'albergue municipal.

Je me couche avec un sentiment de satisfaction.

Le chemin continue...

Je repars ce matin vers le Cap Fisterra pour la dernière partie de mon périple vers le bout de la terre.

Le temps est couvert et venteux...

Curieusement, je quitte rapidement Santiago et me retrouve en pleine nature.

Le chemin est relativement escarpé et de nombreuses petites difficultés se présentent. Après deux jours de repos, la marche est difficile et j'ai de la peine à retrouver mon rythme.

La pression évacuée, le repos et le fait d'avoir atteint Santiago m'ont entamé physiquement et mentalement...

Il faut que je fournisse de gros efforts pour boucler cette journée de marche. J'arrive au gîte épuisé.

Je ne pensais pas que ce serait si dur...

J'arrive très tôt à Santiago pour éviter la foule et la circulation.

Tout est très calme ce matin et après une heure de marche dans la ville j'arrive devant le parvis de la cathédrale.

Je me rends à la maison d'accueil des pèlerins pour y présenter ma credentiale et recevoir ma compostella. Je remplis le formulaire et le moment tant attendu arrive: l'hospitalier me tend les documents authentiques attestant le nombre de kilomètres parcourus.

C'est avec une grande fierté que je me saisis de ces documents. Je ne réalise pas encore l'exploit accompli...

Je vais profiter de rester sur place deux jours pour savourer l'instant et visiter un peu Santiago avant de poursuivre vers le cap Fisterra.

Je pensais partir sous un beau soleil mais c'est finalement la brume qui m'accompagne durant une bonne partie du chemin. Il fait très humide mais bon.

Je suis pratiquement seul sur le Camino. Les pèlerins sont partis de bonne heure pour boucler les 23 derniers kilomètres qui les mènent à Santiago.

Je chemine dans une forêt que la brume rend mystérieuse. Une étrange atmosphère règne en approchant de ma destination du jour.

J'arrive enfin à Monte do Gozo plein de sentiments mêlés...

Je suis impressionné par le monument qui fut érigé en l'honneur de la visite du pape Jean Paul 2 à del do Gozo.L'hébergement est un vrai petit village. Il y a plus de 400 lits. J'ai vu plusieurs magasins, un poste de police, un restaurant, un self etc.

les statues représentant des pèlerins ont une vue magnifique sur Santiago qui ce trouve à une huitaine de kilomètres de Del do Gozo

J'espère arriver tôt, demain, à Santiago pour essayer de photographier le lever du soleil...

Ce matin le brouillard est plus épais que les autres jours et les températures bien plus fraîches mais ce n'est pas pour me déplaire...

Je suis tout poisseux et surpris par ce temps si singulier.

Il y a déjà beaucoup de monde sur le Camino de si bonne heure...

Aujourd'hui le soleil tarde à pointer le bout de son nez. Tant mieux, j'avance plus rapidement sans souffrir de la chaleur.

Vers midi j'arrive à Melide en plein marché. Il y a une foule dense et il m'est impossible de progresser sur les trottoirs. Je décide de prendre la route mais ce n'est guère mieux...

Les véhicules roulent vite et n'importe comment. Il me tarde de sortir de la ville pour retrouver le calme de la campagne.

En m'approchant de Castañeda je suis surpris par une bonne montée de plus d'un kilomètre. En fin de journée et en plein cagnard, c'est rude...

Mais ce sont les aléas du Camino.

J'arrive finalement au gîte bien fourbu par cette journée.

Suite à l'orage d'hier, la brume est très présente ce matin à mon départ. Le temps est très incertain et je me demande s'il ne va pas pleuvoir.

Ce ne serait pas un mal car depuis quelques jours il fait très chaud.

Finalement, après une bonne heure de marche, cette brume désagréable se lève et laisse place à un soleil resplendissant.

D'un pas léger je sors de Sarria et chemine entre forêts et prairies.

Le chemin est agréable et facile. Très peu de dénivelés et très carrossable.

Par contre, les pèlerins sont de plus en plus nombreux sur ce dernier tronçon vers Santiago. Tous les kilomètres se trouve une borne indiquant la distance restant jusqu'à Santiago mais malheureusement j'ai loupé celle indiquant les derniers 100 kilomètres...

J'arrive en milieu d'après-midi à Portomarín dans un gîte privé. L'hospitaleros qui m'accueille est français et de surcroît alsacien!

Il m'explique que l'ancien village de Portomarín a été englouti dans les années 1960 lors de la construction d'un barrage hydroélectrique. L'église et la mairie ont été déplacées pierres par pierres pour être reconstruites à l'identique dans le nouveau village. En été, lorsque le niveau d'eau baisse en aval du barrage, on peut apercevoir l'ancien village englouti.

Malgré mon départ matinal et la fraîcheur de l'air, le soleil est déjà présent. Je sens que la journée va être chaude et difficile...

O Cebreiro m'attend de pied ferme.

Au petit matin(vers 07h00) j’aperçois du village Vega de Valcarce le redoutable aux dire des pèlerins O Cébreiro

Lucien et Lucie, le couple rencontré à Riego de Ambrós, ont à nouveau insisté pour me prendre mon chariot et ainsi me soulager une journée de plus. Mon dos étant pour, j'accepte volontiers et me réjouis d'avance de pouvoir faire le touriste une journée supplémentaire. Je m'engage donc, d'un pas léger, dans la vallée qui mène vers ce col tant redouté.

Je ne sais pas s'il est si terrible que ça ou si ce n'est pas plutôt le fait qu'il s'agisse du dernier haut sommet avant d'atteindre Santiago... Toujours est-il que je m'en rapproche doucement en profitant du paysage.

J'admire également les infrastructures espagnoles et notamment une étonnante autoroute à deux étages...

Après avoir passé le village de Ruitelán, la côte s'annonce.

Doucement d'abord, puis de plus en plus raide et farcie de cailloux. Le soleil commence à cogner et moi de transpirer. Malgré l'absence de mon chariot je reste tout de même concentré sur mon rythme. J'ai tout de même un peu plus de liberté pour profiter de la vue...

Après environ 8 kilomètres de montée, la pente s'adoucit et le chemin s'élargit. J'arrive enfin au sommet d'El Cebreiro et dans le village du même nom. Quelle vue sous ce soleil!

Un vrai petit bijou ce village de montagne Espagnol.

ça y est je me trouve dans la dernière région de mon chemin: la Galice. Je me rapproche de plus en plus de mon but.

Après cette montée, je m'octroie une pause bien méritée en attendant mon livreur de chariot, j'ai nommé Guillaume : petit-fils de Lucien et Lucie. Une fois tout ce beau monde rassemblé, nous gagnons ensemble le village de Triacastela, notre escale pour la nuit.

Ce fut une belle journée. Une difficulté pas si insurmontable (en même temps j'étais quelque peu allégé...) et des paysages toujours somptueux.

Hier j'ai rencontré un couple originaire de Calais. Ils effectuent aussi le pèlerinage jusqu'à Saint-Jacques mais sont suivis, et leur logistique assurée, par leur petit -fils Guillaume et son ami Michel qui les suivent en camping-car.

S'étant aperçus que je souffrais du dos, ils m'ont proposé de transporter mon chariot jusqu'à ma prochaine étape pour me soulager un peu. J'ai d'emblée refusé catégoriquement....

Puis, en réfléchissant un peu, je me suis dis que soulager mon dos une bonne journée ne pourrait pas me faire de mal. Bien au contraire. J'ai donc accepté leur proposition et après avoir convenu du lieu de rendez-vous, j'ai confié mon fidèle compagnon aux petits-enfants de ce charmant couple.

Je survole le chemin aujourd'hui. Je n'ai pas de poids et aucune difficulté à diriger le chariot sur le chemin. Je me balade, pour ainsi dire, en touriste...

C'est avec une grande joie que je retrouve mon chariot au gîte de Cacabelos

Le gîte d'Astorga fut un bonheur. J'ai pu y faire une nuit complète de sommeil sans être réveillé de bon matin par les pèlerins.

Je suis de bonne bonne humeur ce matin Y a des matins comme ça...

Je reprends la route avec mes deux compagnons de marche et quittons Astorga avec une vue magnifique sur les montagnes qui n'attendent que nous. Mais ce ne sera pas pour tout de suite. Encore une bonne journée de marche avant d'affronter ces dernières difficultés.

A l'inverse des autres jours, il fait déjà chaud ce matin et cela ne va pas s'arranger...

Nous longeons la route un petit moment puis le Camino s'enfonce à nouveau en pleine nature. Enfin, le vacarme de la civilisation s'arrête et nous retrouvons le chant des oiseaux et des grillons.

Le chemin monte doucement comme un prélude à ce qui nous attend.

Quel changement de décor. Les paysages sont lumineux et magnifiques. De ces hauteurs nous admirons la nature sauvage et plus loin ces beaux villages de vieilles pierres.

Je me soûle de cette vue puis reprends mon chemin sous une chaleur de plus en plus accablante. Le vent dessèche tout immédiatement. J'ai beau boire, j'ai toujours soif.

J'arrive finalement assez tard au gîte. La chaleur et cette montée continue, après une semaine de marche sans aucune difficulté, ont quelque peu ralenti mon rythme.

Je me couche relativement tôt car je prévois de partir de bonne heure demain. C'est une étape importante qui m'attends avec un des derniers cols à franchir. La Cruz de Ferro culminant à 1500 mètres d'altitude.

Je quitte León vers 7h30.

La ville est très calme ce matin, la circulation est quasi inexistante de même que la présence des autochtones. Il me faut environ une heure et demi pour sortir de la ville et me retrouver à nouveau dans la campagne.

Le chemin est sans difficultés mais à nouveau je longe des routes où la circulation est tout de même dense. C'est bruyant et ça sent la pollution à plein nez...

Dans la Meseta c'est le silence qui régnait au milieu de ces grands espaces.

De temps à autre les chauffeurs klaxonnent les pèlerins pour les encourager. C'est gentil de leur part mais je me passerais bien de tout ce vacarme...

J'arrive relativement tôt au gîte après une petite journée sans aucune difficulté.

Petit clin d’œil aux alsaciens!